« Un peu Meursault, j'accorde une grande importance aux mots et à leur signification. Bien que je puisse me montrer parfois simplet, fainéant, volage je cache un esprit en ébullition qui ne cesse de se juger. Alors je nie beaucoup de chose : l'amitié, l'amour, l'attachement. Je mime la joie lorsque je peux me sentir au plus bas, pour me convaincre moi-même que rien ne me touche. Menteur, je n'accepte pas ce que je ressens et il m'est impossible de poser des mots sur ceci. Les sentiments, les relations avec l'humain, c'est difficile. Pourtant, je ne supporte pas la solitude, j'ai ce besoin de m'accrocher aux gens pour avancer. Sinon je m'enferme, toujours plus profondément dans ma bulle. Mais je ne me pense pas spécial, au fond nous le sommes tous, des menteurs invétérés, des solitaires dépendants. Je suis simplement basique. » - Xiao Mei

Peureuse • Pensive • Appliquée • Timide • Ne parle peu • Mentaliste • Travailleuse • Pessimiste • Agacée • Très peu sociable… • …mais ne supporte pas d’être seule • Dans son monde • Cultivée – ou du moins essaie de l’être • Curieuse • Franche voir directe • Ouverte d’esprit • Etrange • Possèdes de nombreux TOC • Sensible • Mets mal à l’aise assez facilement • Est pleine de remords et de regrets, notamment sur son caractère et sa timidité.

BEIJING – LE 21 JUIN 1994 : Jour de printemps, grand soleil, un bouton d’or est né en Chine. Fille (qui sera unique) de deux citoyens chinois exemplaires. Son avenir est à leurs yeux tout tracé : comme le reste de la famille, elle étudiera méticuleusement toutes les sciences et notamment celles qui lui permettront d’être médecin et une bonne épouse afin de faire la fierté de ses parents.

BEIJING – LE 05 DECEMBRE 2000 : Bilan du psychologue en charge de l’enfant : surdouée. Elle semble ailleurs, apprend trop vite, on détecte quelques TOCS et elle n’arrive pas à se concentrer sur le travail donné, qui lui semble trop aisé. D’avance, on lui diagnostique un contact avec les autres et avec le travail contraire aux normes. Papa et maman ne sont pas contents.

HONG KONG – LE 06 AOÛT 2006 : La famille de Mei déménage à Hong Kong, son père est mort d’une maladie qu'il s’était lui-même diagnostiquée. Sa mère, effondrée, décide de retourner auprès de sa famille pour éduquer sa fille sans être trop chagrinée.

HONG KONG – LE 18 MAI 2007 : Rencontre d’un peintre de rue. Mei sortait de l’école. Curieuse de voir un homme peindre publiquement, sans inquiétude, d’un air sage et passionné, elle s’approche et regarde au-dessus de son épaule son travail. Elle est subjuguée et paye le peintre pour qu'il lui fasse un petit format. Elle garde toujours ce portrait sur elle, celui qui à ses 13 ans lui donna l’envie de peindre.

HONG KONG – LE 03 SEPTEMBRE 2010 : Après trois ans à peindre seule, à apprendre les techniques de dessin et à s’acheter le matériel en secret, Mei se décide assez douée en la matière pour montrer ses projets à sa famille et ainsi leur expliquer son rêve de devenir peintre. Néanmoins, la réaction n’est pas celle qu’elle aurait voulue : sa mère explose en larmes, son grand-père la renvoie dans sa chambre et jette à la benne à ordure tous ses médiums et toutes ses peintures. Folle de tristesse, Mei se referme sur elle-même et refuse de sortir de sa chambre, sauf pour manger.

HONG KONG – LE 01 JANVIER 2011 : Pour la nouvelle année, sa grand-mère très attristée par sa dépression, décide de lui offrir le nécessaire de peinture et de l’inscrire à un concours qui permet aux lauréats d’accéder à une fameuse école d’art japonaise, se trouvant à Tokyo. C’est leur secret et sa grand-mère lui fait promettre d’abandonner son rêve si elle n’arrive pas ce concours.

BEIJING – LE 06 JUILLET 2011 : C’est le jour du concours. Sa grand-mère et elle partent à la capitale en promettant d’aller voir un séminaire de médecine. Le concours se passe bien et la jeune fille rentre, heureuse, chez elle.

HONG KONG – LE 08 OCTOBRE 2011 : Après une attente interminable, les résultats du concours tombe. Mei est seconde lauréate, sa production a tapé à l’œil du Jury et sa facture est impeccable. Pourtant, la tension est palpable entre elle et sa grand-mère, ni l’une ni l’autre n’avait pensé à comment annoncer la nouvelle à la mère de Mei si jamais celle-ci gagnait. Finalement, le soir du 10 octobre, la jeune fille fugue de chez elle, de peur d’être restreint par sa famille et de ne pas pouvoir accéder à son rêve. Sa grand-mère la couvrira. Elle n’aura plus de réel contacts avec les membres de sa famille si ce n’est une certaine somme d’argent tous les mois sur son compte, mais elle est partie à Tokyo avec l’organisation du concours et interne à la bourse, travaille à l’école pour son projet mais également pour des particuliers afin d’arrondir ses fins de mois.

TOKYO – LE 02 FEVRIER 2014 : Les étudiants en fin de cursus ont tous préparés une grande exposition de leurs travaux, avec des explications de leurs démarches. Dans cette expo’ se retrouvent un grand nombre de projets de Mei, de toute nature et de toute sorte. Celle-ci, présente dans l’assemblée pour discuter de ses projets tape à l’œil d’un chercheur de talents qui étaient venu dans cette école prestigieuse afin de ramener quelques futures idoles à son agence. Sans une hésitation, Mei signe.