the last one | belphesses

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Tu es assise sur le bord du lit. Tu regardes droit devant toi. Tu vois la rue, à travers l'énorme fenêtre, qui est carrément un pan de mur. Tu ne sais pas trop quoi faire. Tu réfléchis, vêtue uniquement d'une culotte et d'un soutien-gorge, noirs tous les deux. Tu jettes un coup d’œil derrière toi. Il a l'air de dormir. Tu attrapes ton paquet de cigarettes, sur la table de chevet, en prends-une, et la fais tourner entre tes doigts. Tu finis par saisir le briquet, également posé sur la table de chevet et allume ta cigarette. C'est toujours ce que tu fais. Fumer après l'amour. C'est là que la cigarette est la meilleure.
Tes longs doigts pâles, tes ongles rouges portent l'instrument de mort à tes lèvres et te nourrissent. Tu as comme un sentiment lourd en toi. Tu portes une main à tes cheveux bleus et les coiffes un peu. Tu te concentres un instant sur ta respiration. Inspiration. Expiration. Tu en as marre. Tu écrases ta cigarette à même la table de chevet, alors qu'elle était à peine commencée. Quelque chose t'énerve. Te frustre. Tu ne sais pas quoi.
Tu l'aimes, lui ? Tu ne sais pas. Pourquoi vous-êtes sortis ensemble ? Vous vous entendiez bien. Maintenant, tu as des doutes. Plus amants qu'amoureux.
Réfléchis Arizona, réfléchis. Tu es froide. Trop peut-être. Tu en as conscience, mais ça ne te change pas. C'est toi, pourquoi changerais-tu ? Tu montes la tête, regarde le plafond blanc. Belphegor. Guitariste dans un groupe de musique peu connu, tu l'avais connu à un de ses concerts, dans un bar aussi peu connu que son groupe. Tu n'es pas venue le voir. Il n'est pas venue te voir non plus. Ça s'était fait un peu tout seul, en fait. Et maintenant. Maintenant. Ça fait six mois que vous êtes ensemble, mais tu ne te sens toujours pas satisfaite. Et tu réfléchis. La fin est proche. Tu le sens.

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Il n’y a rien de mieux qu’une baise, une clope et une sieste pour remettre un homme en forme. C’était justement ce que Belphegor avait fait, profité d’un moment de folie pour finalement se remettre les batteries à charge. Ce n’était pas la première fois qu’ils faisaient ce genre d’exercice naturel. Ils étaient un couple depuis six mois maintenant et bien qu’en temps normal ce n’était jamais aussi intense, cette fois il avait fait l’acte comme si c’était la dernière nuit. Inconscience? Possiblement. Endormis dans le lit – ou presque- le jeune homme profitait d’un moment de quiétude et de silence pour reprendre des forces. Il sentait le matelas bouger depuis un moment, sentait l’odeur de la clope qui flottait dans l’air et il pouvait même entendre les soupires d’Arizona qui voulait en dire long. Apparemment, quelque chose tracassait la belle de nuit et il commençait à s’en rendre compte.

« Tu sais, je me suis toujours dit que notre couple n’était en fait qu’un prétexte pour avoir du bon sexe. » C’est d’une voix pâteuse et endormis qu’il brisa le silence.

Alors qu’il était sur le ventre, il s’occupa de s’allonger sur le dos, remontant une jambe en croisant les bras derrière la tête. Son regard grisâtre se posa sur le blanc du plafond, sourire en coin sur les lèvres. Était-elle réellement entrain de stressé sur une éventuelle rupture ? Non. Arizona n’aurait jamais de mal à mettre un mec à la porte de sa piaule, encore moins un mec dans son genre.

« Allez, dit les mots. » En souriant toujours, il changea le timbre de sa voix pour quelque chose de plus ‘féminin’ en fait, il cherchait la parfaite imitation d’Ari ; « Belphegor, ce n’est pas toi, c’est moi. Alors je crois qu’on devrait en rester là ! » Après ces mots, il tourna la tête vers elle, se redressant en laissant voir ses fesses, puis saisit son boxer en l’enfilant.

« Sérieux, te tracasse pas avec ça. Quitte-moi si tu veux, je n’irai pas me jeter du haut d’une falaise. Mais je veux bien te voler une clope, si tu veux. »

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Il bouge. Tu l'entends parler. Tu as un léger sourire. Wahou, tu étais cramée à des kilomètres visiblement. Et là il n'y avait qu'une vingtaine de centimètres entre vous donc ça devait crever les yeux. Tu passes un main dans tes cheveux avant de te figer, tes ongles rouges restés dans les filaments bleutés. Tu restes un instant immobile, totalement abasourdie. Et puis tu éclates de rire.

• Non, sérieusement, Bel ! Tu crois vraiment que je me tracassais ? Et tu crois vraiment que je vais te dire ça comme ça, honnêtement ? Tu te retournes. Même après six mois tu me connais toujours pas ! En quoi ce serait moi ? C'est nous deux connard !

Tu lui balances un coussin dessus. Quelle basse estime il avait de toi! Rejeter la faute sur toi, voyons! Tu as un sourire moqueur.

• Fuck, tu veux pas te jeter d'une falaise ? Ça coûte cher les clopes de nos jours.

Malgré tout, tu lui en donnes une, de cigarette. Ce serait bête qu'on te condamne pour incitation au suicide. Enfin bon, il avait la tête dure, quand même. Tu te rappelles de quelque chose et te lèves jusqu'à ton placard. Tu l'ouvres et en prend un cintre décoré d'un cache noir. (Toujours en sous-vêtements, tu t'assumes très bien, merci) Tu te rends jusqu'au jeune homme et lui tend.

• Ta tenue pour le shooting de cet après-midi. T'es toujours mon mannequin, même si on est plus ensemble

Bah oui, t'allais pas perdre ton mannequin pour une broutille, quand même. Oui, ta rupture est une broutille.

Spoiler:

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Nous deux ? Il la regarda en étant toujours debout puis eut un petit sourire en coin. En réalité, ce n’est pas Bel que ça gênerait de poursuivre la relation même si l’amour n’y ait pas. C’est que des besoins, il en avait en tant que garçon. Mais, la vie avait voulu qu’il soit respectueux et dans un claquement de doigts, il la pointa.

« Tu as raison. C’est nous deux le problème. Autant mettre un terme à tout ça. De toute, j’ai un concert demain soir et je crois que ce sera la chance pour moi d’avoir une belle fille style mannequin. » Dit-il en se passant une main dans les cheveux.

Non sincèrement, il n’en avait un peu rien à foutre. Ce n’était la faute de personne, c’était uniquement la vie qui avait voulu qu’ils ne soient que d’excellent pote et ce n’était pas ce qui allait le mettre en rogne ou en dépression. Le fait qu’elle refuse de lui offrir une clope, aurait eu plus de chance de le pousser en bas de l’immeuble. D’ailleurs, le jeune homme s’apprêtait à se mettre en mode théâtrale quand elle décida finalement de lui en tendre une.

« Thanks, biatch ! »

Alors qu’il s’allumait la clope, son regard grisâtre alla vers la demoiselle qui marchait vers l’armoire pour revenir en lui parlant de model. Ah. Aaaaah ouais. C’est vrai. Il avait accepté de faire ce genre de boulot pour elle parce qu’elle faisait pitié à ne pas trouver la perfection niveau mannequin masculin – bien sûr, il s’était sacrifier. Dans une bouffée de fumée de clope, il la regarda un moment puis saisit la housse en regardant ce qu’il y avait dedans.

« Et, puis-je savoir comment je dois m’habiller pour ton shooting douteux ? »

C’est qu’avec Arizona, il devait toujours s’attendre à quelque chose d’extravagant, un peu trop même. Et il ne sembla pas vraiment ce tromper en voyant les habits en question.

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