« Tu aimes le jeu en général, qu'il soit virtuel ou réel, tu as le sourire facile, mais tu oublies qu'il est facile de se jouer de toi et de là, tu ne te méfies que peu de ce qui t'entoure, mais ça, c'est le cadet de tes soucis, puis tu te souviens que tu n'as pas de soucis prioritaire, seulement des raisons pour rire et t'amuser de n'importe quelle façon. Tu ne penses souvent qu'à tes propres sentiments par ailleurs, car tu as été éduqué par deux personnes qui ne pensaient qu'à toi, tu as été élevé pour devenir un petit égoïste. Mais ça aussi, tu le nies. Tu n'assumes que très peu qui tu es réellement et préfère jouer un rôle, te fondre dans une personne que tu n'es pas. Tu essayes souvent de paraître pour quelqu'un de meilleur, car tu sais que tu n'as pas besoin de te forcer à être plein de sympathie, tu es déjà ce que l'on peut appeler « un gentil garçon », et involontairement tu t'inquiètes lorsque que quelqu'un de cher ne te donne plus de nouvelles. Tu as des réactions maladroites qui peuvent parfois aggraver ta situation, car même si tu ne te soucies que de tes propres sentiments, Akira, tu n'es pas maître d'eux. C'est l'une des seules choses dont tu es conscient, et c'est bien celle qui te fait le plus peur. »

C'était une nuit pluvieuse, un silence étrange rôdait dans les couloirs, mais dans la dernière salle, on entendait un enfant hurler, hurler jusqu'à en crâcher ses poumons. C'était lui, Akira. Il naquit d'une mère Irlandaise héritière et d'un père Japonais haut placé dans une entreprise multinationale, et il était leur premier et dernier enfant. Chacun de ses caprices fut réalisé, il avait toute la protection du monde auprès de ses deux parents, jusqu'à qu'il atteignent l'âge de ses quatorze ans. C'est à son anniversaire qu'il eut son premier ordinateur personnel, qui lui appartenait enfin. Et c'est également à ce moment que sa relation avec son père est passée dans le rouge. Il passait des soirées et des nuits, développant une passion infinie pour la culture Otaku, il jouait aux jeux-vidéos et ne sortait que pour se rendre à la salle d'Arcade. Son père désapprouvait ses passions malgré son métier. Mais Akira n'avait pas dit son dernier mot. Il possèdait un talent, un talent pas vraiment rare qu'il développa après sa pré-adolescence. Sa voix était spéciale et hors du commun. Et il aimait sa voix, il voulait en user, il voulait qu'on le connaisse pour celle-ci. Et contre toute attente, il s'y réussi. Dès l'âge requit pour arrêter ses études, il commença à travailler, dans de petits commerces. Il avait besoin de matériel, et il ne tarda pas à en avoir. Akira ne postula nulle part, il avait trouvé un moyen bien moins compliqué : Internet. Il commença à poster différentes reprises de chansons déjà existentes sur une plateforme de partage, et ses vues montaient, son visage était dévoilé, et on l'interpellait dans la rue, on lui demandait une photo, un bisou, c'était une notoriété qu'il appréciait.
Jusqu'au jour où il fut contacté par une agence de doublage. Il accepta le doublage pour trois saisons d'un anime, mais refusa un contrat à durée indéterminée, préférant être libre de ses actes.
Aujourd'hui, à vingt-deux ans, il ne regrette aucun de ses choix, même si il restera à jamais un Net-Idol aimé, Akira veut frapper plus fort et plus haut. Et cette fois, c'est lui qui fera le premier pas.