Yayoi elle n'est pas vraiment gentille
Yayoi elle n'aime pas les gens. Elle n'aime pas les garçons, elle n'aime pas les filles, elle n'aime pas les adultes elle n'aime pas les enfants. Elle n'aime pas quand il fait trop froid, elle n'aime pas quand il fait trop chaud, elle n'aime pas le jour, elle n'aime pas la nuit.
Yayoi elle est pointilleuse capricieuse. Les chaussettes accordées au chapeau, accordé au sac, pas de faute de goût, impeccable.
Alors elle prend son petit air bougon condescendant blasé et rabaisse, râle, mignonne petite rabat-joie de service.
Yayoi elle n'est pas vraiment méchante non plus.
Elle joue plutôt dans les règles, elle aboie calmement et sans mordre. Yayoi est passive, défensive, pas hostile. Elle ne prend pas en pitié mais n'enfonce pas. Yayoi se fiche de tout. Une jolie musique (et pas ces grésillements barbares que vos appelez J-Rock), quelques peluches et beaucoup de patience suffisent à l'apprivoiser. Elle est comme tout le monde au fond, une petite starlette au sourire hypocrite devant la caméra qui a besoin d'attention.

Maman travaille. Papa travaille. Yūya dort.
Yayoi n'a jamais trop su si son aîné était encore en vie ou si ses parents l'avait tué depuis des années et lui faisait croire qu'il était encore en vie en posant des plateaux repas devant sa chambre et en les vidant pendant la nuit. Quand ils étaient petit Yūya jouait avec elle. A cinq ans il lui a réparé Mr Ourson. Quand elle a fêté ses dix ans il lui offert un piano. Pas un vrai piano, un jouet en plastique avec des morceau classiques enregistré dessus. A douze ans Yūya s'est enfermé.
Papa travaille. Maman travaille. Yūya est un hikikomori. Ou un mort. Au choix.
Yayoi ne fais rien.
Ses résultat sont moyens, ses relations sociales sont moyennes. Ses parents rentrent tard et se disent des banalités. Une vie normale. Une vie ennuyeuse, mais normale.
Yayoi n'a rien a faire.
Alors un jour Yayoi a ressorti son petit piano et a chanté des comptines. La porte de sa chambre s'est ouverte.
▬ Tu as une joli voix.
C'était Yūya. Elle aurait pu lui dire merci. A la place elle a dit :
▬ Tes chaussettes vont pas avec ton t-shirt.
La porte s'est refermée.
  C'était la conversation la plus longue qu'ils aient eu depuis des années, et malgré la froideur apparente de ses propos Yayoi avait été touché par le soudain intérêt que son frère lui portait. Même si il fut bref.
Yayoi n'avait rien à faire alors elle fit de la musique. Elle se mit au violon, pris des cours de chant. Peu à peu elle créa ses propres musiques, des chansons douces et calmes, des berceuses presque. Puis, elle les mis sur internet, comme ça Yūya lui disait si ils les aimait. Et il les aimait.
D'autres gens ont aimé. Puis on lui a proposé un contrat.
Alors Yayoi a dit au revoir à la porte de son frère, ses parents et à rien du tout et est partie pour Tokyo.
Une ville où on la remarque. Une ville où on fait attention à elle. Une ville où elle a des choses à faire.