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 L’enfer c’est les autres • Starring Ran

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Zephyr Sandman
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L’enfer c’est les autres • Starring Ran Empty
message posté (le) Jeu 7 Aoû - 13:34 dans L’enfer c’est les autres • Starring Ran
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L’enfer c’est les autres • Starring Ran Head_810

Tous ces regards qui me mangent … Ha, vous n’êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. Alors, c’est ça l’enfer. Je n’aurais jamais cru … Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril .. Ah ! Quelle plaisanterie. Pas de besoin de gril : l’enfer c’est les autres
Sartre


Dans la tête d’une personne normale ce début d’après-midi aurait été horriblement laid. Le temps était gris, les gens maussades, une petite pluie tombait, une sorte de bruine tiède.
Bien sûr que le temps semblait laid, mais pas vraiment pour Zephyr. Il appréciait la fraicheur du temps, la douceur de la pluie. Les villes prenaient une toute autre allure lorsqu’elles étaient caressée par les caprices du temps, un visage diffèrent. Il se disait souvent que c’est là qu’on reconnaissait la véritable beauté d’une ville. Quand les pavés devenaient luisant, que les gens se pressaient, qu’ils sortaient leurs parapluies de couleurs, quand le bruit de l’eau, le clapotis rébarbatif de la pluie devaient une entêtante ritournelle, quand les gouttes glissaient sur les vitrines, scintillantes comme des petits diamants à la lumière des néons colorés.
Il était comme ça Zephyr, il avait le lyrisme facile.
Mais Tokyo n’était pas une belle ville sous la pluie. Enfin, pour l’instant il n’était encore que dans les faubourg de la ville, c’était gris, moche, pollué, sale. Rien de bien sympathique. Il soupira en posant sa tête contre la vitre du tramway, devant ses yeux cachés par ses lunettes défilaient divers immeubles, magasin en mauvais état. Au fil des minutes, le paysage changeait, devenait de plus en plus dense, de plus en plus coloré.
Pourquoi donc le cinéaste avait-il passé sa matinée dans les faubourgs de Tokyo ? dans les quartiers plus populaires ? Et ce sans parapluie ? Effectivement il était complétement trempée, il aimait bien marcher sous la pluie.
Un explication s’impose donc. Il avait passé sa matinée dans ces quartier industriels, pauvres, a prendre des photos , profitant de la grisaille qui lui offrait une luminosité sans pareille, il avait pris clichés sur clichés. Clichés d’urbanisation massive, d’usines, de ville et de misère.
Ça lui avait rappelé les photos de David Lynch sur le même sujet, bon… Bien sûr il ne se comparait pas à Lynch, il avait encore du chemin à faire… Mais tout de même.
Il regardait distraitement les photos qu’il avait prise sur son appareil, qui à son allure cabossée et râpée avait l’air d’avoir fait la guerre, mais qui était à ne point se tromper un bijou de technologie. Il avait l’air d’un vieux grille-pain certes, mais il ne l’aurait échangé pour rien au monde vu les photos magnifiques qu'il faisait. Bref, oui il était décidément amoureux de cet appareil.

Une voix métallique retentie dans le tramway annonçant un arrêt. Le brun ne compris pas un mot, le japonais ce n’était pas vraiment son truc, mais la suite de syllabes lui rappela vaguement quelque chose alors il descendit.
Il pleuvait toujours, alors qu’il avançait dans la rue commerçante, mains dans les poches sa silhouette tranchante fendant la foule, il observait derrière le verre de ses lunettes tous les passants, les vitrines. Observant l’heure sur sa montre, il ralentit le pas : il avait encore un peu de temps avant son «  rendez-vous ».
Il s’arrêta chez un disquaire, farfouilla parmi les vieux disques poussiéreux, mais ne trouvant rien à son gout dans les standards de musique japonaise il ressortit bredouille.
Les rues Tokyo étaient toujours vivantes, bruyantes, illuminées. Il pouvait parfois comparer cette ville à New-York, mais il avait une différence majeur qui le chiffonnait un peu : la diversité.
A la grosse pomme il avait grandi entre des chinois, des italiens et tellement d’autres cultures que ce totalitarisme japonais lui semblait un peu étrange. Enfin, par totalitarisme il entendait ce manque de diversité, si bien que lui qui passait inaperçu en Amérique semblait être un extra-terrestre aux yeux des nippons, de par ses trait, sa grande taille et ses mœurs bien différents des leurs. Il avait du mal avec la culture japonaise, et s’attirait souvent les moqueries de ses collègues et amis Japonais de souche. Parfois il se demandait bien ce qu’il fichait ici.
Soupirant une nouvelle fois il se dirigea vers un café. LE café. Celui où ils avaient l’habitude d’aller pour ce « rendez-vous ». Pourquoi donc ? Parce que ce qu’ils servaient était absolument délicieux, comparé à d’autre qu’ils avaient pu tester ( et sur lesquels ils avaient cracher )et que leur place habituelle était parfaite :
Un table dans un coin, a l’écart de tous et près d’une baie vitré qui offrait une vue imprenable sur la rue et les gens. L’endroit parfait pour observer.
Il entra et son regard coula immédiatement sur la place vide. De toute évidence, elle n’était pas encore là. Il alla s’assoir, prenant ses aises et posant son appareil sur la table. Il était complétement trempé, il retira sa veste qui goutait et la posa sur le dos de sa chaise, espérant qu’elle sèche quelque peu. Enfin sa chemise était dans le même état, complétement trempée. Zephyr contint un éternuement. Avec son inconscience et sa malchance légendaire il écoperait surement d’un rhume.
Etendant ses pieds sous la table, il posa ses mains sous son menton et fixa la chaise vide en face de lui. Le brun passa une main dans ses cheveux trempée et entrepris de sécher ses lunettes qui, constellées de gouttes de pluie l’empêchait de voir correctement.
Fermant les yeux, lunettes sur le front il soupira à nouveau. Effectivement, peut-être qu’avec ce temps, elle ne viendrait pas…


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Ran Tsurugi
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message posté (le) Jeu 7 Aoû - 17:13 dans Re: L’enfer c’est les autres • Starring Ran
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My dream ?
Rot in hell.

Tu sautilles sur place, tentant de te réchauffer un minimum. Tu viens juste de sortir du studio, et la différence de température entre l'intérieur et l'extérieur est assez impressionnante. En même temps, tu sors d'une fournaise. Tu sors une cigarette que tu colles machinalement entre tes lèvres. Ton briquet fait des siennes, mais tu l'embrases finalement, inspirant cette première bouffée d'air goudronné depuis des heures. Tu savoures, essayant d'oublier ce temps qui n'est pas des plus sec.

De la pluie. Fine, certes. Mais elle te rend nostalgique. Elle te rappelle ce jour où tu te rendais à l'hôpital pour la dernière fois il y a quelques années. C'est absente que tu fumes ta cigarette à l'abri du petit porche, collée contre la porte que tu viens de franchir. Il suffit que la seule fois où tu pars de chez toi en vitesse, ne prenant pas le temps de prendre ton parapluie, il pleut. Tu échappes un soupir avant d'écraser, sans ménagement, ton mégot sur le bitume. Si tu ne te mouilles pas, tu seras en retard. Si ce n'est pas déjà le cas.

Tu n'aimes pas le tram. Vraiment pas. Trop de monde. Trop de bruit. Pas assez d'espace pour se sentir à ton aise. Foutu temps. S'il ne pleuvait pas, et que les minutes ne défilaient pas si rapidement, tu serais partie à pieds. Tu n'as pas eu le choix. Tu regardes le paysage défiler, se modifier, par dessus l'épaule d'un passager. Une vision que tu trouves dégueulasse. Tout comme elle.

Tu te souviens de ses sourires lorsque tu portais une nouvelle robe. De ses joues rosies par le froid alors qu'elle attendait que tu sortes de l'école. De ses yeux sombres, et pourtant si réconfortant. Et finalement de ses traits tirés quand elle fut alitée. Tu te souviens parfaitement de ce jour de pluie. Tu trainais encore avec tes amis alors que tu aurais du prendre le chemin de l'hôpital depuis un moment déjà. Mais tu voulais t'amuser un peu, te changer les idées avant de te retourner à dure réalité de ta famille. Tu te revois, un simple journal au dessus de la tête pour te protéger un minimum de la pluie, en train de courir, pressée, et surtout en retard.

Tu te précipites vers la sortie du tram, ne supportant plus d'être enfermée avec autant de personnes. Ton premier réflexe une fois dehors ? Regarder le ciel. Nuageux. Gris. Pluvieux. Un temps maussade qui, malgré qu'il te rend nostalgique, te tire un sourire.

Tes talons claquent contre l'asphalte trempé. Tu avances d'un pas rapide entre les bars, les restaurants. Tu cherches à l’apercevoir du regard. Tournant au coin d'un bâtiment, tu le vois. Tes pas se font un peu plus rapides alors que tu essaies de te dépêcher pour ne pas être trop trempée. Peine perdue. Tu t'engouffres dans un café, enfin dans un endroit au sec. Tu es arrivée, dans le café. Tu attaches rapidement tes cheveux trempes en un chignon désordonné, et ton regard se pose automatiquement sur lui. Ses lunettes habituellement sur son nez sont sur son front. Il ne t'a pas vu arriver, le regard fixé sur la place devant lui. Ta place.

Et voici le moment que tu apprécies le moins. Te présenter en retard. Tu avances, droite au milieu des tables pour te diriger vers votre table. Au fond de la salle, isolée, contre une baie-vitrée. Tu poses ta veste sur le dossier de ta chaise et t'installes sans plus de cérémonie.

- Excuse-moi. Je suis en retard.

Au diable les politesses d'usages, les mondanités tokyoïtes. Tu sais pertinemment qu'avec lui, ce n'est pas nécessaire. Tu inspires profondément, reprenant lentement ton souffle.

- M'attends-tu depuis longtemps ?

Une question qui pourrait paraitre inutile, stupide. Mais être en retard est une chose que tu détestes, alors tu espères ne pas l'avoir trop fait patienter.

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message posté (le) Ven 8 Aoû - 9:10 dans Re: L’enfer c’est les autres • Starring Ran
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"Le café est le baume du coeur et de l'esprit" Guiseppe Verdi


Les yeux toujours fermés Zephyr doute, désespère un peu mais ne préfère pas y penser. Bien sûr elle n’est pas obligée de venir. Il n’y a aucune clause, aucun contrat qui stipule qu’elle doit toujours se pointer à leur rendez-vous. Le temps n’est pas très engageant d’ailleurs. Et puis ce ne sont que deux petites minutes de retards, pourquoi s’en faire ? Peut-être était-elle retenue par le travail ? Peut-être était-elle trop fatiguée ? C’est vrai que c’est sur son temps libre qu’elle venait lui tenir compagnie dans ce café. Peut-être qu’au final elle aussi elle s’était lassée de lui ?
Cette pensé lui fit comme un pinson au cœur. Il n’y avait pas de quoi, ils n’étaient pas mariés non plus, mais bizarrement il avait appris à apprécier la jeune femme et l’idée qu’elle puisse vouloir cesser de le voir le rendait anxieux. Oui, encore une fois il se retrouvait face à la solitude, causée par sa propre personne, au final ce n’était qu’une personne de plus qui se rendait compte qu’il était invivable.
Heureusement un bruit singulier, le tira de ses sombres pensées. Clip clap clip clap. Les bruits d’une paire de talon sur le dallage du café. Il s’arrêta, tendit l’oreille. Si les bruit s’éloignaient, s’il ne venaient pas dans sa direction, c’etait encore un faux espoir.
Mais le clip clap se fit de plus en plus fort. Il s’approcha de lui. Alors qu’il reconnut ce pas décidé, indomptable, un fin sourire vint fendre son visage, étirer ses lèvres fines. Elle était là.
L’angoisse qui jusque-là montait en flèche descendi d’un coup. Elle est perfide, elle lui faisait toujours imaginer les pires scenario possible, elle nourrissait son imagination. C’était en partie grâce à elle qu’il était bon scénariste, mais en contrepartie elle le rongeait de l’intérieur. La drogue aidant bien.
Froissement de tissus, chaise qui se tire. Le vide, le néant qui jusqu’alors faisait face à Zephyr se rempli. Il se rempli de Ran.
Il garde toujours les yeux fermé. De toute façon avec ses lunettes sur son front, qui retiennent avec difficultés ses cheveux brun sombres, il ne peut pas prendre le risque d’ouvrir les yeux, sinon ils le feraient horriblement souffrir. Fichu handicape.
Alors pour l’instant il ferme les yeux, il imagine. Il imagine Ran. Comment était habillé ? Comment est-elle coiffée ? Quelle expression arbore-t-elle ? Il pense et continue de sourire alors qu’en face de lui la belle ne perd pas de temps.

- Excuse-moi. Je suis en retard.

De but en blanc, les excuses. Un familiarité qui s’est installée entre eux. Dès les premier temps il lui avait fait comprendre que les mondanités, les fioritures ce n’était pas pour lui. Elle avait intégré le concept avec facilité, peut être que ça lui plaisait ? que ça la changeait. Il aurait voulu lui répondre qu’il n’avait que faire de son retard, que ce n’était pas vraiment important mais elle fut plus rapide.


- M'attends-tu depuis longtemps ?

Il soupira, elle semblait agacée. Au ton de sa voix il vit bien qu’elle etait légèrement en rogne à cause de ce retard. Elle n’aime pas ça. C’est ça Ran : elle veut être la première, la plus forte. ; Alors le retard vous pensez bien…
Il repose d’un geste vif ses lunettes sur son nez, laissant ses yeux apparaitre juste un quart de seconde, comme deux éclairs jaunâtres qui fendent l’air.
Il n’arrêta pas de sourire, un sourire de serpent pourtant nullement effrayant. Il préférait jouer la carte de la bonne humeur, il préférai essayer de la détendre, commencer une conversation irrité n’était jamais une bonne chose .


«  Tu sais le temps est une chose bien relative, et tu n’es pas si en retard, deux minutes,  cinq tout au plus. »

Zephyr soupira. Il savait bien que cette phrase n’allait pas détendre son vis-à-vis pour autant, mais il n’était pas du genre à se laisser démonter pour des broutilles comme celles-ci. D’un geste souple il releva sa manche et dévoila sa montre, une montre banale quoique assez vieille en cuir tanné, il tira la petite goupille située sur le côté droit et recula les aiguilles dorée de quelques minutes. Ainsi fait il s’autorisa à sourire à nouveau reportant son regard sur la jeune femme.

«  voilà, t’es plus qu’à l’heure maintenant, pas la peine de te torturer l’esprit avec ça .» Il s’arrêta, regarda Ran de haut en bas et lâcha un petit rire   « Tu es complètement trempée ma parole. »

Il était bien placé pour dire ça, lui dont la veste gouttait misérablement sur le dos de sa chaise, dont la chemise était tout aussi trempée et dont les cheveux faisaient rouler des perles de pluie sur son visage coupant.



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Ran Tsurugi
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message posté (le) Sam 9 Aoû - 10:17 dans Re: L’enfer c’est les autres • Starring Ran
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Ta nouvelle dope ?
Le café.

Tu as la bougeotte sur ta chaise. La sensation de ton jean mouillé est réellement désagréable. Les aléas du temps. Tu ne croises pas tes jambes et te contentes de poser tes mains sur le bord de la table. Le café n'est pas bondé, mais un nombre assez conséquent de clients peuplent le lieu. Inconsciemment, tu te redresses pour te tenir totalement droite sur ta chaise.

Ton regard, lui, ne se détache pas des paupières closes de Zephyr. Son soupir et ses lunettes tombant sur son nez n'ont rien de très rassurant, à première vue. Tu fermes les yeux après avoir aperçu les siens. Comme un éclair, ses deux iris dorés qu'il protège systématiquement de la moindre lumière. Tu le regrettes un peu, tu aimerais pourvoir les contempler rien qu'un instant. Des yeux si peu commun, si différents, mine de rien ça t'attire plus que ne veux l'admettre.

- Tu sais le temps est une chose bien relative, et tu n’es pas si en retard, deux minutes,  cinq tout au plus.
- Des minutes de trop.


Ces mots t'ont échappé, comme sortis sans que tu ne le veuilles. Il soupire alors que tu te mords machinalement la lèvre inférieure, comme stressée. Les yeux à présent ouverts, tu tentes de déchiffrer une nuance, une émotion peut-être, dans son regard. Mais derrière ses lunettes sombres, tu ne vois rien. Vraiment rien. Tu échappes finalement un soupir, légèrement blasée. Tu t'en veux d'être arrivée en retard. Résultat, tu es tendue. Tellement que tu n'arrives pas à te concentrer sur autre chose. Et alors que Zephyr manipule sa montre, ton talon tape régulièrement et rapidement contre le sol, secouant ta jambe.

- Voilà, t’es plus qu’à l’heure maintenant, pas la peine de te torturer l’esprit avec ça.

Tu le fixes, les yeux agrandis par la surprise. Il vient réellement de reculer l'heure de sa montre, juste pour toi. Tu esquisses un léger sourire, amusée par cette situation. Mais, c'est ce que tu apprécies avec lui. Rien n'est dessiné à l'avance, il fait comme bon lui semble et non comme vous l'imaginez. Zephyr, c'est un peu ça. De la surprise, et du différent. Du décalage total avec la réalité.

- Tu es complètement trempée ma parole.

Tu échappes un léger rire, et replace une mèche de tes cheveux mouillé derrière ton oreille. Un geste. Deux phrases, et te voilà détendue. Tu as oublié ton arrivée en retardataire. Tu as oublié les visages maussades des passants sous la pluie. Il n'y a plus que Zephyr et toi, installés à votre table. Tu essuies une goutte d'eau qui coule dans ton cou.

- Tu t'es vu peut-être ?

Un sourire joueur, un ton moqueur. Une simple taquinerie. Probablement qu'il veut changer de sujet. Et encore, c'est loin d'être certain. Tu lances un « Comme d'habitude » au serveur qui vient prendre votre commande, absente. Ton regard se perd doucement au travers de la baie-vitrée. Les gouttes de pluie qui s'écrasent durement sur la vitre. Les pas pressés des passants qui se dépêchent de se mettre à l'abri. L'harmonie abracadabrante des couleurs des différents parapluies. Tu patientes.

Tu sers ta tasse de café entre tes doigts tremblants. Tu as froid, et ce n'est certainement pas le liquide brun qui va te réchauffer assez pour ne pas tomber malade. Mais tu ne t'attardes pas vraiment sur cet état de fait. Ta tasse chaude tourne entre tes doigts alors que tu jettes un œil à l'appareil photo de ton vis à vis sur la table. Ça commence.

- Tu as pu satisfaire ton inspiration de la journée ?

Tu connais déjà la réponse à cette question. Mais ce qui t'intéresse, c'est l'explication. Les divagations. C'est tout ce qui va avec le résultat qu'a pu obtenir ton ami.


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message posté (le) Dim 10 Aoû - 13:10 dans Re: L’enfer c’est les autres • Starring Ran
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"La ville est le lieu où le jeune homme perd ses idéaux et la jeune fille sa vertu." Serge Daney


Pendant tout son manège, il n’avait pas arrêté de la scruter. De l’observer.
Elle semblait mal à l’aise, anxieuse peut être. En témoignait le talon acéré de sa chaussure qui cognait le sol à mesure régulière et rompait le silence de son Tap tap tap tap. Pourquoi se torturait-elle comme ça ? Le pensait-elle vexé ou en colère ? C’est peut-être ce qu’elle essayait de déchiffrer, en essayant de scruter derrière la barrière opaque de ses lunettes. Il tiquait, il hésitait. Il suffirait qu’une nuage une once plus opaque vienne masquer le pale soleil pour que la luminosité sois adaptée à sa vue, tant les lumières du café étaient tamisées. Mais il le sait bien, il ne les enlèvera pas, il a trop la trouille, la trouille des gens. Les gens le rendent anxieux, il ne sait jamais que dire, comment réagir. Il est inconscient, côtoie des femmes manipulatrices, Ran est la manipulation incarnée, elle est dangereuse, et pourtant il apprécie ça. Il est comme un gamin devant un feu, qui se retiendrait pour ne pas y mettre la main pour toucher les flammes qui ont l’air si douces. Mais c’est toujours ses angoisses qui le font imaginer le pire, parfois il se demande si elle n’honore pas leurs rendez-vous pour obtenir quelque chose de lui, avec un autre elle le ferai. Mais il sait que c’est faux. En tous cas, il espère que c’est faux.
Depuis qu’il est obligé de porter ses lunettes en toute situations, il a appris à s’en accommoder. Elles sont un rempart contre la lumière, mais elles sont devenues plus que cela : un rempart contre les autres. En définitive, elle sont un rempart contre tout ce qui peut le faire souffrir. La lumière aussi bien que les gens. Tant pis s’il apparait froid, si ses yeux toujours voilés le font paraitre inquiétant, accentuent les trait déjà coupant de son visage, de ses hautes pommettes. Au moins, caché derrière le verre teinté, il se sent l’aise, il se sent comme derrière une caméra : observateur invisible. Rare sont ceux qu’il côtoie sans verres, ses proches souvent, ils sont peu nombreux mais c’est mieux ainsi.
Avec son stratagème de montre, il réussit a la détendre. Pourtant à force de l’observer à chaque rendez-vous, il commençait à connaitre certaines de ses mimiques. Et il reconnaissait la une pointe de chagrin. Non, pas du chagrin, peut-être de l’amertume ou du regret ? quelque chose qui fait tache sur son joli visage, dans le fond de ses yeux ça fait comme une poussière, quelque chose qui durcit les traits parfait de son visage. Il se demande un instant s’il doit dire quelque chose sur le sujet, s’il doit lui demander si ça ne va pas. Mais il n’est pas sûr de que ce soit la bonne chose à faire, alors il change de sujet.

- Tu t'es vu peut-être ?

Il sourit, dévoilant ses dents, c’est vrai qu’il n’est pas en meilleur état. Voir peut être pire, puisqu’il a passé sa matinée dehors. Un bon café ne les sèchera pas, mais leur permettra surement de se revigorer.
Pendant que Ran commande leurs cafés habituels au serveur puis se perd dans la contemplation de la rue, il l’observe. Observe chaque mèches humide qui sort de son chignon, observe les gouttes qui roulent dans son cou, le maquillage qui coule un peu, ses joues et son nez rosis par le froid. Il la trouve tout de même belle comme ça, plus belle surement que sur les clichés des magazines. Tout est trop parfait, trop froid. La coiffure est impeccable, le maquillage, la lumière, la posture. Les photographes de mode sont bons, on exige d’eux qu’ils soient bon. Et leurs clichés sont bons aussi. Mais ils manquent d’âme, de l’âme de leur model.
Mais là tout est plus naturel, tout est plus vivant. Il attrape discrètement son appareil, prend quelques clichés sans être vu. Puis le repose. Et ce juste avant que le serveur ne leur apporte leur commande et les tirent de leurs rêveries.
Ils serrent tous deux leurs tasses entre leurs mains, espérant peut être réchauffer leurs membres gelés.
Zephyr attrape sa tasse, voulant boire quelques gouttes de ce liquide si noir, qui embaume l’air autour d’eux, ce petit concentré de caféine. Un grand café noir, très serré, amer, sans sucre. Juste comme il l’aime : de l’amertume et de la caféine à l’état pur.
Et pourtant sa main tremble horriblement, il tique. Le liquide penche dangereusement près des bords, mais se rattrape toujours in-extremis. Dès qu’il doit s’assoir, essayer de rester en place, ses membres sont toujours agité de tremblements incontrôlables, surement à cause de la drogue et de sa santé. Il pince les lèvres, repose sa tasse sans y avoir touché, et pose sa main sur sa jambe, sous la table, attendant qu’elle se calme un peu.
La voix de la belle brune l’interpelle, elle fixe son appareil posé sur la table.

- Tu as pu satisfaire ton inspiration de la journée ?

Il sourit, content de cette question.

« Plutôt oui : L’art mérite qu’on se mouille un peu ! Je suis allé dans les faubourgs de Tokyo. C’est Laid. Très laid. Magnifiquement laid. » Commence-t-il. Quand il parle, ses mains s’agitent, son visage s’éclaire, et si l’on pouvait voir ses yeux on verrait clairement qu’ils brillent d’un éclat jaunâtre, un éclat de passion et de plaisir. « Cette urbanisation de masse, toute cette misère. Ça offre tellement de possibilité de création. Imagine la lumière grisâtre qui se reflète sur la taule froide et rouillée. Imagine le béton mouillé par la pluie sur laquelle se reflète les vieux néons de ces magasins en ruine. Imagine ces décharges industrielles. L’abandon, la misère, le gigantisme qui côtoie la saleté. Tokyo et son microcosme c’est de la poudre aux yeux, en dessous c’est sale… Superbement sale… »

Il ne s’arrête pas de parler, donne des exemples, explique, parle technique, mise en scène, cadrage. Combien de minutes défilent ? il n’en a aucune idée.
Soudain un fracas se fait entendre. Il sursaute. Un employé vient de faire tomber des verres, et son patron lui passe un savon pas possible. Du moins c’est ce que Zephyr imagine, l’homme parle japonais et parle trop vite pour qu’il puisse comprendre ne serait-ce qu’un seul mot.
Il respire un grand coupé, il n’aime pas être coupé si violement. Il passe ses grandes mains sous ses lunettes et se masse furtivement les yeux. Il offre un sourire un peu penaud à Ran.

« Ah, pardon je m’emporte… Et toi alors ? As-tu été belle aujourd’hui ? T’avais l’air un peu chiffonnée …»

Il sous-entends bien sur une sorte de « comment s’est passé ton shooting ? Le boulot ? » Il suppose que son air attristé et amer venait d’un problème de travail. Zephyr sait qu’elle est passionnée par ce qu’elle fait.
Dehors la pluie redouble un peu, elle est comme un bruit de fond qui accompagne leurs silences, les voitures valsent dans les flaques, leurs feux se reflètent partout où le sol est humide, Il n’est pas vraiment tard, pourtant le temps sombre laisse penser le contraire. Oui, ils ont encore du temps devant eux.



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message posté (le) Dim 10 Aoû - 21:06 dans Re: L’enfer c’est les autres • Starring Ran
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The snowman,
and the Silverygirl.

Il tremble. Ta tasse tournant toujours entre tes mains, tu as bien remarqué les tremblements de ton vis à vis. Cependant, tu ne fais aucune remarque sur cet état. Tu ne peux pas dire que tu connais Zephyr comme si vous vous connaissiez depuis que vous êtes en couche-culotte. Mais tu le connais assez pour savoir que ce n'est pas rare, et encore moins surprenant de le voir tiquer ainsi. Le manque. Une sensation que tu n'oses même pas imaginer au vu du niveau de prise du brun. Mais toi, tu ne connaitras jamais ça, ce manque pulvérisant le sens des pensées et des mots.

Non. Tu ne tomberas jamais aussi bas.

Tu portes la tasse jusqu'à tes lèvres, avalant une gorgée du liquide sombre et amer, et pourtant si réconfortant face au temps humide et maussade. Gris. Ton regard a quitté l'appareil photo antique de Zephyr, et est maintenant posé sur lui. Tu le regardes alors qu'il commence à répondre à ta question.

- Plutôt oui : L’art mérite qu’on se mouille un peu ! Je suis allé dans les faubourgs de Tokyo. C’est Laid. Très laid. Magnifiquement laid.

Tu esquisses un sourire, sans dire un seul mot. Tu te contentes de sourire, les mains serrées sur ta tasse de café, court et sans sucre, et tu l'écoutes attentivement. L'une des choses que tu apprécies avec lui, c'est de pouvoir l'écouter. Il n'y a jamais vraiment besoin de faire la discussion, il arrive à discuter seul, et ce sans que quelqu'un au besoin d'intervenir. Et ça te plaît. Durant ces précieux rendez-vous, tu profites de n'avoir qu'à tendre l'oreille. Simplement.

Et tu te retrouves fascinée par l'association du mot magnifique avec laid.

Ces deux mots, tu n'arrives tout simplement pas à les associer dans tes idées propres. Ton regard s'échappe à nouveau quelques instant au travers de la baie vitrée. Comment pourrais-tu qualifier ce temps dégueulasse de magnifique ? C'est simplement triste. Laid. Dégoutant. Cette pluie que tu détestes au fond de toi, tu ne pourras jamais la qualifier de magnifique.

Mais pour toi, Zephyr a une vision du monde bien à lui. Rien qu'à lui. Peut-être à cause de sa grande consommation de neige de luxe. Mais ce n'est pas ton avis. Pour toi, il a cette vision du monde depuis toujours, depuis même avant sa première prise de n'importe quelle dope. A force de ce retrouver dans ce café, tu sais que ça se répercute dans ses films, ou même ses clichés. Et pourtant, jamais tu n'en a vu un seul.

Il continue de parler, son corps s'animant en harmonie avec ses paroles. Il explique, argumente ses choix. Il parle avec son vocabulaire de cinéaste. Et même si tu as du mal avec certains mots, à force d'écouter tu finis par repérer certains mots. Les comprendre, ou seulement te faire une idée du sens qu'ils peuvent avoir. Ce n'est plus comme les premières fois. Aujourd'hui, tu arrives tout de même à suivre un minimum le passionné installé en face de toi.

Mais toute harmonie finit par se briser.

Comme un réflexe, ton regard se pose immédiatement sur la source du bruit. Dérangeant. Des débris de verres partout sur le sol, le patron du café qui se met presque à hurler des injures au serveur qui se contente de courber l'échine, tremblant. La voix du brun te rappelle à l'ordre.

- Ah, pardon je m’emporte… Et toi alors ? As-tu été belle aujourd’hui ? T’avais l’air un peu chiffonnée…

Tu lui adresses un sourire, un peu gênée. Ca ne te dérange pas le moins du monde qu'il s'emporte. C'est un peu pour ça que tu es toujours présente à ces rendez-vous. Au fond, tu lui demandes simplement d'être lui même, sans faux-semblants. Et même si tu te doutes que ses angoisses éphémères peuvent lui faire croire que tu le manipules, comme tu l'aurais fait avec n'importe qui, tu ne fais rien pour lui prouver le contraire. Pourtant, aucune manipulation. Simplement du naturel.

- Ne t'excuse pas pour si peu, voyons. Tu sais bien que ça ne me dérange pas du tout.

Tu portes à nouveau la tasse à tes lèvres. Le café a refroidit, mais il n'en est que meilleur. Plus amer.

- Mon boulot d'aujourd'hui c'est plutôt bien passé, pour selon qu'il avait mal commencé. C'est triste à dire mais, en arriver à reprendre le photographe sur certaines prises, certains éclairages, ce n'est pas de la tarte.

Tes mains se serrent alors que tu entends la pluie redoubler, s’abattant avec plus de force sur la baie-vitrée. Tu fixes la tasse devant toi, pratiquement vide. Inspire. Expire. Tes mots ne doivent en aucun cas se perdre avant d'avoir été exprimés. Tu croises les jambes pour te redonner un peu de contenance, replaces une mèches de cheveux gouttant encore dans ton cou. Un souffle.

- Si seulement cette pluie pouvait se calmer.

Tu ne lui en as jamais parlé. Tu n'en as parler à personne, mis à part à ton père. Depuis plus de dix ans, ça a toujours été ainsi, et jamais ça n'a dérangé quelqu'un. Et surtout, tu n'es pas là pour discuter de ça. Alors tu attrapes ta cuillère, la faisant tourner distraitement dans ta tasse, remuant le peu de café qu'il te reste.

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Zephyr Sandman
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message posté (le) Mer 13 Aoû - 13:27 dans Re: L’enfer c’est les autres • Starring Ran
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"Deviens le grand oeil fixe ouvert sur le grand tout. Penche-toi sur l'énigme où l'être se dissout, Sur tout ce qui naît, vit, marche, s'éteint, succombe, Sur tout le genre humain et sur toute la tombe !."
Victor Hugo


Quand Zephyr parle, rare sont ceux qui arrivent à suivre. Le cinéaste c‘était toujours demandé comment faisaient ces gens pour le supporter, pour trouver un quelconque intérêt à ses enchainements de phrases aussi rapides et rodées qu’une mitraillette, à l’utilisation de termes barbares, et à l’étalage de toute une culture cinématographique poussiéreuse dont personne ne pouvait comprendre les références.
Même, il s’était toujours demandé comment les gens pouvaient avoir ne serait-ce qu’un vague intérêt pour sa personne puisqu’il s’évertuait à disparaitre. Il ne s’aimait pas vraiment, et cela ne lui était jamais venu à l’idée : ça ne lui était pas utile. Il ne se trouvait pas beau garçon, trop grand, trop maigre, trop pâle, avec une trop mauvaise santé. Il trouvait ses yeux jaunes laids, ses lunettes lui donnait un air sévère comme les traits de son visage. Il portait toujours le même type d’habits lorsqu’il sortait de chez lui, une chemise neutre, un pantalon neutre, une veste neutre. Neutre. Il voulait être neutre. Il voulait voir sans être vu, il voulait passer inaperçu. Lui, tout son être n’était pas important, ce qui importait étaient les actes, l’art, ce qu’il pouvait créer. Son plus grand rêve était de faire un film, un film que tout le monde saluerai, un film qui toucherai peut être toute personne de n’importe quel milieu social, qu’on citerai comme référence, qu’on étudierai en classe de cinéma, on l’analyserai, le décortiquerai, le critiquerai. Et pourtant, on aurait beau chercher, mais jamais on ne pourrai associer un visage à ce film. Ainsi le film, que dis-je LES films, deviendraient son visage.
Et comme ça il resterai lui : Zephyr le passionné de cinéma, le grand type sec et accroc à la dope, fan de Queen, amoureux de plantes vertes et de sa voiture. Et il pourrait rester naturel, il pourrai rester lui, il n’aurait pas à paraitre, à devoir paraitre, à se réinventer, se restreindre, se censurer, il n’aurait pas à sourire quand il n’en a pas envie, à rire sur commande en buvant du champagne, il n’aurait pas à courber l’échine, à lécher des bottes, à prendre une voix mielleuse qu’il avait en horreur, à devoir faire des compromis.
Il resterai naturel.

Et c’est ce qu’il appréciait avec Ran. Elle ne lui demandait pas d’être un autre, ce qui lui plaisait, ce qui la divertissait, c’était lui. Lui tout simplement lui. Lui et sa monstrueuse liste de défaut, lui le moulin à vents intarissable, spécialiste de la digression et du dialogue à sens-unique, amateur de la phrase de huit kilomètre, champion d’apnée verbale.
Mais au fond il se posait toujours la même question : pourquoi aimait elle ça ?
Cela l’intriguait. Toute la personne de Ran l’intriguait, le fascinait. Cette femme énigmatique, avec ses cheveux sombre, qui pouvait se targuer d’être belle au naturel et d’avoir au fond de ses prunelles quelque chose de brulant, de changeant, de fou, d’instable. Toujours cette flamme que l’on aimerait toucher des doigts, alors qu’on sait pertinemment qu’on s’y brulerai. S’il la trouvait attirante ? bien sûr. Mais cette réponse était sans saveur. Elle était mannequin, et poussait son art à son paroxysme, qui pouvait résister a ce charme ? Le fou ou l’aveugle aurait répondu le contraire, les femmes elles même se jalousent. Il avait rencontré des mannequins, des actrices, des femmes toutes plus différentes les unes que les autres. Les femmes sont séduction et pourtant aucunes ne se ressemblent. Elles ont toute leur essence, leur âme particulière. Et son ressentit se basait énormément sur cela, aussi ce que dégageait la belle brune lui plaisait.
Mais, il y avait deux autre raison qui le faisaient apprécier la jeune femme.

La première, c’est que dans ces rendez-vous il avait pu outrepasser le papier glacé des magazines, la routine du travail. Il avait eu gout à la vrai Ran. La Ran naturelle. Pas Ran le mannequin professionnel et passionné. Passionné ça oui, on ne cessait jamais de l’être. Mais il regarda longuement la femme en face de lui : Elle essayait de remettre ses cheveux en bataille et mouillés en place, se mordait les lèvres nerveusement, gigotait mal à l’aise, tapait sur le sol, son maquillage coulait un peu à cause de la pluie. Ran dans le travail s‘efforçait d’être la perfection incarnée, mais il avait en face de lui une Ran qui jamais ne se serait montrée en face d’un producteur, d’un photographe ou d’une concurrente. Il se sentait privilégié, car devant lui elle était naturelle. Et c’est comme ça qu’il la préférai. Il avait le même genre de problème avec Ai, il adorait cette fille comme une sœur, mais il l’aimait au naturel, et désespérait de la voir s’afficher comme une garce invivable alors qu’elle était tellement plus…
Le naturel c’est ce qu’il aimait.
La seconde raison, celle qu’il avait du mal à avouer, c’est que Ran lui faisait énormément penser à sa mère. Le même genre de beauté brune, avec ce regard changeant, ce grain de folie dans les prunelles. La même moue quand elle pense « cause toujours je vaux mieux que toi », le même sourire et la même façon d’envoyer sa franchise à la face des gens, avec une pointe de froideur. Bien sûr elles étaient deux femmes très différentes. Mais certaines similitudes l’ébranlaient fortement. Il faut dire, elle était sa seule famille et la femme qui l’avait élevé alors oui, elle avait marqué sa vie. Il faudrait qu’il lui écrive, il n’avait jusqu’alors fait que quelques virements d’argent sur son compte, histoire de l’aider mais n’avait pas pris de nouvelles. Il avait un peu honte. De quoi ? De lui.

Il secoua la tête et chassa ses réflexions d’un coup de balais dans son esprit, et c’est la voix de la belle brune qui le rappelle à la réalité.
- Ne t'excuse pas pour si peu, voyons. Tu sais bien que ça ne me dérange pas du tout.

Il hoche la tête et esquisse un demi-sourire. Non, ça ne la dérange pas. C’est ce qu’elle veut. Et ce qu’il lui offre. Avec elle, il peut être juste lui quand il se met à parler. Même si souvent il finit par se confondre en excuses, se sentir gêner. Au fond oui elle l’intimide un peu. Parce qu’au fond Zephyr à peur des gens.
Il la regarde porter son café a ses lèvres. Il fixe le sien qui commence à refroidir. Il n’a pas faim, pas soif, Pourtant il a passé sa matinée a photographier, n’a pas mangé le matin, ni le midi, il n’a rien avalé depuis… Depuis combien de temps ? Peut-être un ou deux jours. Il a peut être mangé un morceau par là mais il ne s’en souvient pas. Il oubli. Manger est une perte de temps, et la drogue lui coupe la faim. Mais actuellement il a le ventre noué.

« - Mon boulot d'aujourd'hui c'est plutôt bien passé, pour selon qu'il avait mal commencé. C'est triste à dire mais, en arriver à reprendre le photographe sur certaines prises, certains éclairages, ce n'est pas de la tarte. »

Soudain, il sent comme une vague passer sur lui. Un vague qui électrise son corps. Comme un poids énorme qui lui tombe dessus. Le manque . Il se met à trembler un peu plus, le cœur au bord des lèvres. La sensation est horrible. Il sent une douleur dans sa poitrine et le sang battre dans ses tempes. Et encore, ce n’est qu’une douleur futile et passagère. Une véritable crise de manque est cents fois plus douloureuse. Les images tanguent devant ses yeux et se font difformes.

« Enormément de photographes sont mauvais » lâche-t-il, mais sa phrase est un peu étranglée.

Le brun agrippe sa tasse et la serre si fort entre ses mains que les jointures de ses doigts blanchissent. Pourtant, à part cela, aucun signe ne traduit son état. Il a appris avec le temps à contrôler ce genre de petites passes, mais ce n’est pas elle qui fait mal, c’est surtout le contrôle qu’il s’oblige à avoir dessus. Le manque est accentué par son estomac vide. La drogue coupe la faim, la soif, l’envie de dormir. Alors il mange peu, s’oblige à boire et ne dort quasiment plus. Alors parfois oui des douleurs fugaces, des étourdissement viennent l’embêter. Mais D’autres fois, il est à bout, il craque, la machine s’éteint violement et pendant quelques jours il n’est plus qu’une loque enfermé chez lui pouvant a peine se trainer sur le trajet lit/canapé. Misérable.
C’est le seul constat qu’il peut faire, il est arrivé au point où son addiction le rend misérable. Et il ne souhaite pas que cela arrive à Ran. Ça lui pourrirait ses rêves et sa passion, ça la pourrirait de l’intérieur.
Zephyr souffle par le nez, lentement, et la douleur se calme. Elle redevient le petit tiraillement omniprésent du manque, tapis dans son être. Celui qui est devenu une habitude.
Il secoue la tête et remarque qu’elle aussi a le nez plongé dans son café. Elle a sur le visage une expression douloureuse, comme si chaque gouttes de la forte pluie qui frappe la baies vitrée la frappait aussi avec mille fois plus de violence, comme si elles étaient un coup de poignard porté au corps, au cœur … Ou le souvenir douloureux pour lequel on ferme les yeux, le noyant dans le noir ,espérant que lorsqu’on les ouvrira il se sera évanoui avec ce noir, pulvérisé par la lumière.
Mais ce n’est jamais le cas.

- Si seulement cette pluie pouvait se calmer.

C’est donc la pluie. La pluie était donc la cause des tourments de Ran. Le regard de Zephyr glissa sur la fenêtre, encore une fois le ciel c’était assombri, de plus en plus il devenait épais, étouffant la lumière avant même qu’elle ne naisse. Il n’avait pas encore fait de pareil temps pour l’un de leurs rendez-vous.

« ça m’étonnerai, ça risque même d’empirer. » lâche-t-il à contre cœur.

Il sent bien que son interlocutrice est rongée par quelque chose. Et cette fois il est plus compliqué de lui changer les idées. Car oui, elle ne voudra peut être pas se confier à lui. Il ne sait même pas s’il est bon confident. Chacun a ses secrets, ses petites peines et ses blessures du corps et du cœur, ses deuils mal fait et ses espoirs brisés. C’est ce qui donne de la profondeur aux gens, ce sont des petites ruines de vies qui permettent de mieux se bâtir par la suite. Parfois on en parle, ça fait du bien, mais le reste du temps on les garde pour soit, parfois même c’est tellement mauvais que ça nous pourrit de l’intérieur. Mais c’est comme ça ; l’humain est ainsi fait.
Le silence est pesant, lourd, juste troublé par la jeune femme qui fait tinter sa cuillère en remuant son café. Leur rendez-vous prend une tournure qu’il n’avait jamais pris jusqu’à maintenant : il est silencieux.
Zephyr se retrouve devant le fait accomplis. Il se retrouve dans une situation qui jusqu’alors ne lui était que très rarement arrivée : il ne sait pas quoi dire.
Sa cervelle marche alors à toute vitesse, passe en revue tous les sujets possible et imaginables, une véritable machine en berne.
Puis soudain tout s’arrête. Il pose ses coudes sur la table et prend sa tête entre ses mains. Il lâche un « merde » inaudible et soupire. Ce qui suit, il ne sait pas pourquoi il le fait. Il esquisse un geste qu’il ne fait jamais en société, un geste que personne ne le voit faire. Il retire ses lunettes et les pose devant lui sur la table. Lentement, il ouvre les yeux. La lumière lui saute au visage. Ça pique, c’est douloureux, et pendant trente secondes ça lui vrille la tête. Le brun papillonne des yeux, puis petit à petit ils finissent par s’habituer. Le temps qui s’est fait plus menaçant et pour lui une « chance » si on peut appeler ça comme ça, la lumière est juste assez tamisée pour ses yeux fragiles. Croiser son regard est parfois déroutant à cause non seulement de sa couleur dorée, mais de ce qui peut s’y lire et des épaisses cernes qui le marque.

« Le soleil n’est pas vraiment mon ami, alors j’ai appris à apprécier les temps sombre. Au final, aimer, ne pas aimer certaine choses, c’est une histoire de ressentis et de souvenirs… »

Au même moment dans sa tête se bousculent des milliers de questions, où « espèce d’imbécile qu’est-ce que tu fais ? » « remets immédiatement tes lunettes » « comment est-ce qu’elle va réagir » « pitié ne prend pas peur. » « mon dieu qu’est-ce que j’ai fait ? » reviennent en boucle.

Conscient que ses yeux peuvent peut être gêner, il détourne le regard, évite de croiser les yeux de sa vis-à-vis. Il se retourne vers la fenêtre et y croise son reflet. Ce que lui renvoi la vitre ne lui fait pas plaisir, alors il se remets à regarder l’eau qui coule sur le verre.

« En fait, c’est un temps pour les Canards. »



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Ran Tsurugi
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message posté (le) Ven 15 Aoû - 21:01 dans Re: L’enfer c’est les autres • Starring Ran
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Glass' story
Good or bad ?

Tu tournes toujours ta cuillère dans ta tasse de café, la cuillère se heurtant contre les parois en porcelaine dans ce bruit si singulier. Ton regard est encore perdu au milieu du reste de liquide sombre et amer. Il a certainement entendu tes dernières paroles, mais il ne semble pas vouloir rajouter quelque chose. C’est peut-être mieux ainsi ? Tu n’en sais rien. Pour la première fois durant l’un de vos rendez-vous, si rares, si précieux à tes yeux, tu ne trouves rien à dire, et tu n’oses même pas faire un geste. Tu te concentres sur ta cuillère, embarrassée. Malgré tout, tu te tiens droite sur ta chaise.

Inébranlable.

Et pourtant, dieu sait qu’au fond de toi, tu voudrais te cacher, te protéger des claquements incessant de ces gouttes de pluies contre la baie-vitrée. Mais être le moins démonstrative possible sur tes faiblesses, c’est comme devenu un réflexe. Une seconde nature. Alors même devant lui, devant Zephyr, tu te refuses de craquer. Il est certainement l’une des rares personnes que tu rencontres en étant aussi peu présentable, autant naturelle. Mais toute chose à une limite. Et cette limite, maintenant, c’est de ne pas craquer.

Tout comme elle. Comme celle qui t’as initié au mannequinat. Celle qui t’as donné le gout de la mode. Le gout de la beauté. Le gout de la perfection. Même en ayant la respiration bruyante et difficile, le teint pâle qu’on aurait pu la comparé facilement à un zombie, et la voix éraillée, tu sentais dans ses paroles son exigence, sa perfection, et sa fierté. Tu l’admires encore, même si elle n’est plus avec toi. Tu l’admires, elle est et sera toujours ton modèle. Ton guide. Elle, elle est ta passion, ton boulot. Lui, il est ce qui te soutient, ce qui te permet de tenir le rythme effréné de tes journées. De t’évader en quelque sorte. Zephyr est un peu comme ton échappatoire. Parce que tu aimerais pouvoir être aussi insouciante que lui face à certaines choses. Mais c’est impossible pour toi. Tu n’y arrives pas.

- Énormément de photographes sont mauvais.

Sa voix te fait sortir de tes pensées. Ton regard lâche la pluie s’écrasant, menaçante, sur la baie-vitrée. Tu ne fais qu’acquiescer d’un signe de tête. Zephyr est tendu, ça se voit. Un simple coup d’œil sur ses mains te fait rapidement comprendre la situation. Tu te souviens brièvement de cette citation lue dans un livre que tu as à peine eu le temps de feuilleter, L’homme sous vos pieds, te semble-t-il. La drogue c'est comme une femme. Elle ne te pardonnera pas si tu dépasses la mesure avec elle. Et tu ne doutes pas que ton compagnon en paie le prix. Gevry a très certainement raison. La drogue, ça ne pardonne pas. Si jamais tu franchis la limite, c’est foutu. Elle te tiendra à la gorge jusqu’à la toute fin. Quitte à te rendre fou. Tu ne le lui diras jamais, car tu es trop fière pour te l’avouer à toi-même, mais tu t’inquiètes un peu pour ton ami. Oui, car à force de rendez-vous, tu le vois comme un ami. Et même si tu es trop hautaine pour le faire transparaitre, si tu montres toujours que, toi, tu ne tomberas jamais aussi bas que lui, que jamais tu ne déconneras autant que lui, tu n’as qu’une peur.

Que cette neige de luxe lui fasse perdre irrémédiablement toutes raisons.

Alors tu replonges ton regard dans le liquide sombre de ta tasse, tournant toujours ta cuillère qui tape contre la porcelaine. Tu replaces machinalement cette mèche de tes cheveux qui se glisse jusque devant tes yeux. Tu es comme absente alors que tu t’efforces d’enfoncer ces souvenirs, ces douleurs, dans les recoins les plus obscures de ton esprit, de ton être. Le silence règne, et tu ne cherches pas à le briser. Tu écoutes simplement les bruits qui t’entourent. Ta cuillère contre la porcelaine. Les rires des autres clients dans la salle. Les pas du serveur qui slalome entre les tables. Les instructions du patron dans un coin. Et cette pluie assassine. Des bruits on ne peut plus normaux. Jusqu’à ce bruit.

Tu te figes subitement. Tu n’as pas prêté attention à ses coudes maintenant posés sur la table. Ni même à son souffle. Tu as simplement entendu quelque chose de plutôt léger, et fragile, être posé sur la table. Puis elles sont entrées dans ton champ de vision. Tu as arrêté de jouer avec ton café, et pourtant tu n’oses pas le regarder. Tu fixes simplement ses lunettes maintenant posées devant lui. Tu ne sais pas comment réagir. Vraiment. Devrais-tu le fixer, et simplement sourire ? Le complimenter ? Seulement le contempler ? Tu n’en sais strictement rien. Pour toi, les yeux de Zephyr ont toujours été ses lunettes. Jamais tu n’avais pu les contempler autrement que à travers les verres quasi opaques.

- Le soleil n’est pas vraiment mon ami, alors j’ai appris à apprécier les temps sombre. Au final, aimer, ne pas aimer certaine choses, c’est une histoire de ressentis et de souvenirs…

La voix de ton vis-à-vis finalement te fait lever les yeux vers lui. Tu es comme happée par ses iris dorés. Tu les trouves, fascinants. Différents. Un léger sourire s’esquisse sur tes fines lèvres. Tu les trouves effrayamment beaux. Ta main se porte automatiquement à ta paupière inférieure alors que tu détailles ces creux foncés sous ses yeux jaunes. Le teint blafard, les poches violettes. Tu le trouverais allongé sur le sol que tu penserais qu’il est crevé depuis plusieurs heures. Et pourtant, c’est encore mieux que ce que tu avais pu imaginer.

- En fait, c’est un temps pour les Canards.

Il a détourné le regard, et tu n’as toujours pas dis un mot. Tu ne sais pas vraiment quoi dire. Tu es tiraillée entre ta fascination pour Zephyr, et le remord qui te tient l’estomac à cause de cette pluie qui ne cesse d’être plus agressive. Tu ne tournes plus ta cuillère. Mais ton talon frappe de nouveau le sol. De ce rythme rapide et régulier qui secoue ta jambe.

- Mais est-ce que les Canards le savent ?

Une interrogation dont tu n’attends pas spécialement de réponse. Une phrase, sans queue ni tête qui n’a d’autre but que de meubler ce silence qui commence à te rendre froide, sèche, et rapidement instable. Soudainement prise d’une envie plutôt farfelue, tu attrapes les lunettes de Zephyr. Non pas pour le forcer à ne plus les mettre. Tu ne serais pas capable de lui faire une chose pareille. Mais tu en profites plutôt pour les essayer. Voir ce que ça fait que de se cacher derrière ces verres. Voir le monde comme lui.

Une idée plutôt idiote, tu en conviens.

Parce que ce sont de simples lunettes de soleil. Pour toi, ça ne change pas grand-chose. Tout est plus sombre. La lumière, bloquée par les verres, a du mal à activer les cellules de ta rétine. Tu tournes la tête à droite, à gauche. Essayant de t’imaginer comment Zephyr peut concevoir le monde à travers ce filtre.

- Elles sont vraiment trop sombres…

Il est vrai que, vivre toujours caché derrière ces verres, tu ne pourrais pas le faire. Tu n’imagines pas ce que ton ami peut rater, parfois. Des couleurs, des lieux, rien qu’un coucher de soleil. Tout est moins beau lorsque c’est filtré par des lunettes sombres. Tes pensées divaguent quelque peu, alors que les lunettes sont toujours posées sur ton nez. Au moins, elles ont le mérite de te faire oublier ce qui te serre l’estomac.

Déformation professionnelle, ou juste une fantaisie qui te traverse l’esprit, tu fixes soudainement Zephyr, un grand sourire collé sur ton visage.

- Alors, elles me vont bien ?

Tu ris face à ta propre bêtise, puis reposes les lunettes devant le brun. Tu lui souris, comme si tu voulais le rassurer. Tu n’es pas gênée, ni embarrassée. Tu n’as pas peur. Tu apprécies Zephyr comme il est. Et ses yeux, tout comme ses cernes, les traits de son visage, son physique plutôt atypique, font partis de son charme. Zephyr, c’est un tout. Enlever quelque chose, pour toi il ne sera plus le même.



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L’enfer c’est les autres • Starring Ran Empty
message posté (le) Jeu 21 Aoû - 14:48 dans Re: L’enfer c’est les autres • Starring Ran
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L’enfer c’est les autres • Starring Ran Head_810

"La beauté du ciel est dans les étoiles, la beauté des femmes est dans leur chevelure. " Proverbe Italien


L’eau coulant sur le verre, inébranlable n’est qu’une distraction passagère, futile. Car bientôt la noirceur du dehors rend la vitre opaque, reflétant les lueurs tamisée de l’intérieur du café. Reflétant les gens qui boivent tranquillement, le serveur qui fait le dos rond et qui serpente entre les tables, s’assurant du bien être des clients, des choses et d’autres mais surtout : son reflet.
Ce que lui renvoi la vitre avec la même précision que celle d’un miroir c’est le reflet de son être, et ô combien le constat – comme à chaque fois – est douloureux. C’est comme la vie qui vous envoie un grand crochet du droit dans la face. Il déteste ses pommettes saillantes, il déteste son air de mort vivant, il déteste ses cernes causées par ses insomnies. En s’observant quelques instant , scrutant son propre reflet il a un instant l’impression d’être face à un étranger. Un type qu’il ne connait pas. Puis quand, au final ses yeux s’ancrent en leur reflet. Quand l’or se confronte à l’or et se scrute mutuellement il a l’impression d’entendre cet être fictif, cette pâle copie lui dire «  Oui, ce type misérable, c’est bien toi. ». Plus il se scrute plus il a l’impression que ces yeux jaunâtres qui lui font fasse, ces abominations sur son visage, voient les tréfonds de son âmes. Non … C’est plutôt lui qui entraperçoit dans le reflet la lueur de folie, les pupilles sombres, dilatées, couronnées d’or. Et c’est effrayant
Il enfonce en silence ses ongles dans la table tandis que ses doigts se crispent une nouvelle fois. Il a la nausée, le cœur au bords des lèvres : Il fatigue. Les crises se font plus fréquentes. Brèves, douloureuses et fréquentes. C’est signe que bientôt la machine se mettra en veille, d’un coup que tout s’éteindrait sans qu’il s’y attende. C’est la voix de Ran qui une fois de plus le tira de ses pensées.
- Mais est-ce que les Canards le savent ?

Et les voilà tout deux à disserter sur les canards. Il n’y a bien que dans leurs rendez-vous qu’ils peuvent parler ainsi. Sans que rien n’ai de sens, pour que tout ne rime à rien. Une fois réveillé, la crise passe. Il soupire et se frotte les yeux. Quitte à être une loque pendant quelques jours, autant être prêt pour leur prochain rendez-vous. Le cinéaste se dit qu’une fois rentré chez lui, il s’assommerai a coup de somnifère pour pouvoir enfin dormir en paix. Tant pis si c’est mauvais, tant pis si c’est dangereux, tant pis s’il ne sortait pas de chez lui pendant quatre jours. C’était ce qu’il fallait faire pour pouvoir assurer par la suite.
Il jette un coup d’œil à Ran, il évite de la fixer de peur de la mettre mal à l’aise. Il ne l’as pas vu l’observer, seulement fixer ses lunettes lorsqu’il les a enlevé. Comme si elle redoutait de croiser son regard. Peut-être est-ce le cas. C’est la première fois qu’il se met autant à nu devant elle. Sans ses lunettes il se sent démuni, il se sent faible et nu c’est le cas de le dire. Il ne peut plus cacher ses émotion, son état.  Ses globes oculaires sont comme deux livres ouverts sur  le fond de son âme.
Il a soudain très envie de les remettre, de retourner se cacher, et reprendre cette conversation en lançant un autre sujet. Passer d’un sujet a l‘autre ça il sait bien faire. Les gens prennent sa désinvolture pour de l’insouciance. C’est faux. Zephyr n’est pas quelqu’un d’insouciant. Il est complexé, angoissé, obsessionnel, autodestructeur. S’il se détache facilement des choses, c’est qu’elles ne l’intéressent pas, c’est qu’il ne les trouve pas utile. Il n’est heureux que lorsque qu’il fait ce qui le passionne. Le reste peut bien faire mal, le reste peut bien tuer, c’est dérisoire comparé au bonheur de la passion. Tant qu’il a sa dose et un film il est heureux. Alors advienne que pourra. Tant pis pour les conséquences. Il évite de trop s’attacher aux gens, il ne veut pas leurs causer du tort. Il sait bien qu’il ne sait pas leur parler, il est parfois blessant sans le vouloir. Et il sait qu’il crèvera vite, sans s’y attendre, le processus est déjà en marche. Alors il veut éviter que l’on s’attache à lui, pour ne pas causer de souffrance inutile. Mais aussi, car la raison est plus profonde, plus égoïste. Il ne veut pas avoir sur la conscience la peine d’un autre qu’il a aimé, apprécié.
Alors même qu’il songe esquisser un mouvement pour récupérer ses verres, la mains fine de Ran est plus rapide et s’en saisit. Intrigué et surpris le brun penche la tête la regardant faire. Elle les essaye.

- Elles sont vraiment trop sombres…

C’est drôle, et ça l’attendri fortement comme montre le sourire qui se dessine sur son visage, faisant se plisser ses joues déjà bien creuse en deux petites fossettes. Avec son air débraillé et ses lunettes sur le nez, jetant des regards à gauche et à droite pour observer elle ressemble plus à une enfant qui essaye les lunettes de son père qu’a une belle et froide jeune femme idole du monde du papier glacé.
C’est vrai que ses lunettes sont trop sombre. C’est vrai qu’elles l’empêchent d’apprécier les vrais couleurs du monde, peut-être est-ce pour cela qu’il a toujours aimé les photos en noir et blanc ?
Ou même, est-ce pour cela qu’il avait une telle obsession du traitement de la lumière dans ses films et ses clichés ? qu’eux même avaient une lumière très particulière ?
Il secoue la tête et lance doucement, d’une voix qui se fait murmure pourtant audible.

«  L’habitude j’imagine. J’ai la chance de m’y connaitre en lumière, un petit calcul et je sais où j’en suis en matière de luminosité »

Oui, il était assez obsédé par le technique pour savoir comment ajuster ce qu’il voyait à la lumière réelle. Mais c’est vrai que parfois il regrettait de ne pouvoir apprécier les couleurs véritable. Il se demandait parfois s’il pouvait continuer dans la voie du cinéma alors qu’il ne supportait pas la lumière. La lumière chose pourtant si importante. Mais il aimait la lumière lui, il ne voulait pas qu’elle le fuit ainsi, qu’elle le blesse. Et pourtant. Il était bien amoureux de celle qui causait son malheur. C’était bien lui ça tient…

- Alors, elles me vont bien ?

Son sourire redouble à cette phrase. Elle rit. Et il rit avec elle.
Sans la barrière opaque des verres teinté, il peut apprécier la beauté de Ran dans toutes ces couleurs. Oui Bien sûr qu’elle est belle. Tout lui va. Mais il ne répond pas, il continue juste d’apprécier cette vision. Vision qui ne se reproduira pas de sitôt. Non, c’est un moment assez exceptionnel pour eux deux.
Elle les repose, et elle lui sourit. C’est un sourire qui se veut rassurant. Un sourire comme une petite loupiotte qui brille et efface un peu l’angoisse qui lui tord le ventre. Non, mieux que quiconque elle ne le jugera pas. Ran c’est un peu ce qui lui rappelle qu’il n’est pas inutile, qu’il ne parle pas dans le vide. C’est l’oreille parfaite qu’il a trouvé pour l’écouter, mieux que quiconque parce que elle, elle comprend. Elle comprend la passion, n’a pas peur de la folie. Et même si au final tout ça n’est que feinte, même si il se rend compte que tout n’est que mascarade et qu’elle s’est jouée de lui. Il ne pourrait pas lui en vouloir, il ne pourrai pas regretter ces rendez-vous. Il aurait chéri cette amitié feinte et aurait continuer de venir.
Mais ces suppositions n’étaient que le fruit de ses angoisses. Car au fil du temps, il avait fait une place à Ran dans le cercle des gens à qui s’autorisait à s’attacher.
Il finit par secouer la tête une nouvelle fois. Allons ce n’est pas le moment de s’abandonner à de telles réflexion. Il sourit toujours à Ran, il la regarde toujours, et alors qu’elle dépose les lunettes sur la table, il l’arrête et lui prend des mains. Il les observe puis les repose sur le nez de la jeune femme. Il la scrute toujours de ses yeux jaune, une pointe de malice dans ceci, non pas quelque chose d’inquiétant. Puis sans plus attendre il ébouriffe un peu ses cheveux longs déjà malmenés par la pluie. Il rit, pas d’un rire moqueur, non plutôt un rire de gamin.

«  ahah, oui, tu es belle aussi comme ça. »

Puis l’instant d’après il s’arrête, il laisse ses doigts couler dans les cheveux de jais de la femme qui lui fait face. Ils sont vraiment doux. Il contemple comme arrêté, comme indifférent à tout le reste, comme tout d’un coup coupé du monde, le contraste de ses doigts si pales et long qui tremblent nerveusement en glissant dans la chevelure d’encre, si douce et chaude. Un instant il reste dans cette contemplation, cette fascination. Un instant qui prend des airs de minutes . Puis soudain se réveillant, conscient de l’étrangeté de la situation, il retire sa main comme si celle-ci avait été brulée au fer blanc.
Le gamin qui contemplait les flammes les avait touché de trop prêt.
Il se replace sur sa chaise, et passe ses mains sur son visage. Il a l’air fatigué, épuisé. Presque mort.
Il ne sait plus trop où il en est, ni même la tournure que les évènements prennent. Ce rendez-vous est décidément étrange. Ou est-il vraiment à bout ? Peut-être que se poser deux minute a permis à son corps de tirer la sonnette d’alarme. Zephyr,  à quand remonte la dernière fois que tu as mangé ?  à quand remonte la dernière fois où tu à dormis plus de deux heures d’affilée ?
Alors qu’il soupire avec lassitude essayant de dénouer ses muscles qui semblent tendus à l’extrême il murmure.

« E-excuse-moi… Je suis fatigué… »

C’est ça, et tu as toujours été doué pour les euphémismes.




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