codes par shyvana

Être un enfant de la rue avait ces avantages.
En Amérique, il était l’un des plus reconnus des voyous de sa ville. Les gens s’exaspéraient tous à le voir venir vers eux, un bâton de fer sur l’épaule, son sourire narquois sur le visage. Alors qu’il se baladait toujours avec les mêmes potes, ils sont rapidement devenus la plaie, la cicatrice de la ville. Des enfants sans avenir, c’était ce qu’ils disaient tous sous leur passage, mais que cela ne tienne, ils n’allaient pas se laisser démonter par des gens snob et qui vivaient tous au-dessus de leur moyen. Il avait finalement décidé que les combats dans la rue, ce n’était plus pour lui et que le mieux serait de monter une groupe de musique et tous leurs prouver qu’ils avaient du potentiel. Cela avait fonctionné un temps, mais en Amérique, les gens ne sont pas ouverts d’esprit pour des groupes étranges comme le leur. Le japon serait une bonne porte de sortie.

C’est ce qu’ils avaient dit. C’est ce qu’ils avaient cru et c’est ce qu’ils avaient fait. Partir du jour au lendemain pour le pays du soleil levant. Vivant comme des étrangers dans un univers qui ne leur appartenait pas. Les coutumes, la musique, l’ambiance en elle-même avait quelque chose de grisante. Pas besoin d’alcool ou de drogue pour planer dans une nouvelle ville. La langue donnait des vertiges, les collégiennes plus perverses les unes que les autres, donnait des vapeurs. Il lui fallut un certain temps avant de comprendre, de s’adapter. Maintenant, il les comprenait tous, maintenant il s’accoutumait. C’était une chouette ville, mais avec des gens plus bizarre.

Il faisait sombre, la nuit était tombé depuis maintenant quelques heures. Il revenait d’un petit bar où il avait joué sa musique avec des potes. Quelques bouteilles de saké avait coulé à flot, mais c’était maintenant le temps de rentrer à la maison, bien que ce soit un appartement miteux dans son cas. Il salua ses copains en rigolant un moment, bête accolade, bisous sur la joue et le voilà qui marchait dans les rues sombres et sans sécurité. Écouteur dans les oreilles, écoutant les morceaux les plus violents, il s’arrêta un bête instant, ayant l’impression qu’un cri venait de se faire entendre dans sa chanson. Un cri féminin, ce qui ne devait être logique. Dans un mouvement lent, il tira sur le fils de son écouteur et entendit une voix rauque d’homme soul et bourré par un désire qui n’était pas celui de l’alcool. Il fronça les sourcils sans se rendre compte puis tourna les talons en empruntant une ruelle qui déboucha sur une personne recroquevillé au sol.

« Toi, quelque chose me dit que tu ne fais pas partie du décor. »

Son regard se releva un moment et c’est là qu’il vit cette scène, restant un moment stoïque face à celle-ci. Était-ce vraiment ce qu’il croyait voir ? Évidemment, le fait qu’il ne se soit pas attendu à une telle chose, le figea un bref instant, mais pas suffisamment pour que l’histoire se termine mal. Alors qu’il enjambait l’homme au sol, Mouton s’approcha de l’autre individu. Son regard d’un ton jaune brilla d’une lueur. Depuis combien de temps déjà? Oui. Depuis trop longtemps. Il retira son étuis de guitare qui reposait contre son dos, puis sorti celle-ci en l’abattant contre le crâne de l’homme. Celui-ci relâcha la jeune fille, alors qu’il s’approchait d’elle en s’interposant. Sans scrupule, sans raison, sans pitié. Il donna quelques coups de pieds dans l’estomac, sachant qu’après un tel coup, il est difficile de se remettre sur pieds.

« Sérieux. » Il avait cette envie de détruire qui lui remontait le long de sa chair, créant une couche de frisson et la chair de poule. Sans pour autant poser le regard sur la demoiselle, il lui saisit la main de sa main libre puis se mit en marche vers une rue beaucoup plus vivante, plus illuminé. Une fois là-bas, il se retourna vers elle, l’observant en s’humectant les lèvres.

« Est-ce que ça va ? Tu veux que je t’apporte quelque chose à boire ? »

Il n’avait rien, mais il trouverait bien un moyen de lui offrir quelque chose si elle le lui demandait. Pour l’instant, il lui laisserait simplement le temps de reprendre ses esprits et le don de la parole.

codes par shyvana